Le secteur du sport et du bien-être constitue un marché estimé à environ 4.500 milliards de dollars à l’échelle mondiale. La croissance attendue de 8% sur les prochaines années, soit deux fois le PIB mondial, ne reflète pas la diversité de ces différents moteurs de croissance.
Trois segments
Ce marché se divise en trois segments distincts, chacun représentant un potentiel de croissance considérable.
D’abord, les fabricants et distributeurs d’articles et équipements sportifs. On y retrouve les géants mondiaux de l’habillement de sport, ainsi que des acteurs plus récents et dynamiques dont la croissance est nettement plus marquée. D’un point de vue distribution, on y retrouve l’ensemble des partenaires de choix des principaux équipementiers sportifs, qu’ils soient généralistes ou spécialisés sur un segment ou une pratique. Ce segment tire sa force de deux tendances structurelles interconnectées : l’explosion de la pratique sportive et la «casualisation», la tenue formelle s’effaçant progressivement face à la tenue sportwear, plus adaptée au mode de vie actuel.
Ensuite, l’ensemble des solutions qui visent à promouvoir un mode de vie actif et sain. On y retrouve les infrastructures et solutions permettant la pratique sportive et les activités de plein-air (salles de sport, domaines skiables, cyclisme, sports mécaniques) et la nutrition saine et sportive. Bien que présentant des dynamiques diverses, le trait commun de ces sous-segments réside dans la nécessité pour les populations de mener un mode de vie actif et sain dans le but de vivre mieux et plus longtemps.
Enfin, le sport professionnel, qui regroupe les équipes professionnelles, les organisations et ligues, les droits sportifs, la vente de billets ou encore les organisateurs et diffuseurs de compétitions. On peut également y retrouver l’e-sport, qui connaît une croissance fulgurante grâce aux compétitions de jeux-vidéo en ligne. Cette pratique présente de nombreuses similitudes avec le sport traditionnel, notamment dans la structure des compétitions, des ligues, des équipes et dans la gestion quotidienne des joueurs et athlètes professionnels.
Dans une période de très forte densité et de ferveur autour des évènements sportifs internationaux, à moins d’un an de l’ouverture des Jeux olympiques à Paris et à quelques jours de la finale de la Coupe du monde de rugby, il est intéressant de se pencher sur les différentes dynamiques et retombées financières et sociétales liées à ces compétitions.
Toujours plus de spectateurs
Quel est le point commun entre le record du monde du 100 mètres en 9 secondes 58 d’Usain Bolt, le dernier tour du grand prix de formule 1 d’Abu Dhabi en 2021, couronnant Max Verstappen de son premier titre de champion du monde, ou plus récemment la finale de la coupe du monde de football, se jouant au tir au but entre la France et l’Argentine ? Des performances exceptionnelles et des moments d’anthologie qui inspirent et engagent d’avantage le public.
Cette dynamique s’est particulièrement accentuée ces dernières années avec une digitalisation qui se retrouve également dans les plus grands évènements sportifs. D’abord les progrès techniques, qui permettent une diffusion en direct et à la demande, ensuite les réseaux sociaux, qui assurent des interactions en temps réel avec d’autres fans ou encore des contenus de plus en plus riches pendant les compétitions pour améliorer l’expérience du spectateur : données, statistiques, angles multiples…
Cette transformation s’observe également sur les détenteurs de droits sportifs, traditionnellement des entreprises audiovisuelles classiques, qui sont progressivement remplacées par les géants du streaming, à l’héritage technologique. Ces derniers ont trouvé un relais de croissance formidable dans la transmission exclusive d’évènements sportifs. 3 milliards de dollars pour la diffusion de matchs de cricket en Inde, 2.5 milliards de dollars pour la Major League Soccer aux Etats-Unis ou encore 259 millions d’euros par an pour la Ligue 1 en France, ce sont les montants que Disney, Apple et Amazon ont respectivement déboursés pour s’assurer la diffusion exclusive de ces compétitions.
Ces investissements massifs n’ont qu’un seul but, rassembler le plus grand nombre de spectateurs uniques et les engager le plus possible sur le long terme. Et au-delà des retombées financières, les retombées sociétales du sport professionnel sont plus difficiles à quantifier mais probablement plus large sur le secteur.
Le sport professionnel, partie visible de cet immense iceberg, contribue à près de 3% du PIB français et joue un rôle crucial dans le développement mondial à venir du sport et du bien-être.
Par Nicolas Kieffer, gérant du fonds M Sport Solutions SRI pour Citywire France