Par Delphine Blanche (à gauche), Raphaël Pariente (au centre) et Claire Rimlinger (à droite), membres de l’équipe de gestion du fonds M Cloud Leaders SRI chez Montpensier Finance.
Après avoir été multiplié par neuf entre 2013 et 2022 pour atteindre les 500 milliards de dollars, l’expansion du marché mondial du Cloud n’en est encore qu’à ses débuts. Les équipes de Montpensier Finance estiment qu’au cours de la prochaine décennie, le secteur, porté par une accélération de la transition digitale, devrait croitre en moyenne de 17% par an et représenter une opportunité globale de 2.500 milliards de dollars.
Le Cloud permet aux individus et organisations de stocker et d’accéder à des quantités massives de données de manière nomade (grâce à une simple connexion Internet indépendamment du support utilisé). Cette technologie globale, considérée comme l’un des piliers des récentes innovations numériques et informatiques, s’adresse à tous les pans de l’économie nouvelle (solutions professionnelles collaboratives, plateformes e-commerciales, réseaux sociaux, divertissements, etc.).
Face à l’intensification de la croissance du volume de données numériques créées par nos sociétés toujours plus connectées (181 zettaoctets (1) attendus en 2025), les acteurs phares – Amazon, Microsoft et Google – représentant 30% de parts de marché. Ces derniers n’ont pas lésiné sur les investissements pour renforcer leurs infrastructures Cloud, muscler leurs offres de stockage et développer de nouvelles solutions.
De manière générale, la part des dépenses Cloud dans les budgets informatiques des entreprises est passée, entre 2017 et 2022, de 8% à 18%. Cette dynamique devrait s’amplifier puisque le Cloud devrait représenter 100% des ventes de logiciels d’ici 2032, portant la part totale des dépenses Cloud à 46%.
Catalyseurs
En plus de cette tendance structurelle positive, reposant sur une recherche accrue d’information, de connectivité et de rapidité, il existe plusieurs catalyseurs susceptibles d’accroitre l’importance du Cloud au cours des prochaines années.
Tout d’abord, la cybersécurité constitue un axe de croissance stratégique. L’explosion enregistrée des cyberattaques (+600% durant la période Covid et +38% en 2022 sur fond de tensions géopolitiques exacerbées), ainsi que des préjudices liés à la cybercriminalité poussent les organisations à investir toujours plus massivement dans la cybersécurité. Ce segment représente une part importante de l’univers Cloud.
Ensuite, les solutions Cloud sont vectrices d’économies d’échelle en permettant aux entreprises d’optimiser leurs ressources informatiques et d’enregistrer des gains d’efficacité opérationnelle. Le coût total de possession d’une structure Cloud est inférieur de deux-tiers aux systèmes informatiques traditionnels. En répondant au paradigme du «faire plus avec moins», le Cloud affiche de nombreux avantages à l’heure où les sociétés axent leur stratégie sur l’amélioration de leur rentabilité.
Par ailleurs, la thématique offre une exposition attractive à l’avènement de l’intelligence artificielle. Ce marché en phase initiale de développement représente une opportunité supplémentaire de 900 milliards de dollars à horizon 2026 et de 150 milliards de dollars dans le seul segment de l’intelligence artificielle générative. Le succès de ChatGPT, un agent conversationnel ayant atteint les 100 millions d’utilisateurs seulement deux mois après son lancement, témoigne de l’adoption massive de cette nouvelle technologie.
Enfin, contrairement aux idées reçues, l’utilisation des technologies Cloud s’inscrit dans une démarche plus soucieuse des enjeux climatiques. La mutualisation et l’optimisation des serveurs, ainsi que la mise en place à de systèmes innovants de refroidissement des data centers sont autant d’atouts qui permettent aux entreprises de respecter leurs objectifs environnementaux.
Comment investir dans la thématique ?
Au sein de la thématique Cloud, trois grands types de sociétés sont identifiables :
- Les leaders historiques, principalement les grandes firmes Internet, qui concentrent la majorité des parcs de serveurs informatiques
- Les avancées, qui regroupent les sociétés pleinement intégrées à l’univers
- Les «ascensionnistes», des organisations en hyper-croissance et exploitant des technologies disruptives
Au-delà de la dynamique de croissance long terme, notre conviction profonde repose également sur la nature et la qualité du business model des sociétés Cloud. Les revenus sont générés par des abonnements annualisés gages de récurrence et de forte visibilité sur l’activité. Le besoin en fonds de roulement est par défaut négatif et l’investissement capitalistique reste limité, ce qui est générateur de flux de trésorerie positifs et conséquents. Ces atouts sont inégalés dans les autres secteurs et industries.
Pour capturer le plein potentiel de cette thématique, il est nécessaire d’avoir une exposition pure à celle-ci, tout en privilégiant les entreprises dotées de technologies disruptives, et ayant déjà atteint un certain seuil de rentabilité.
(1) Un zettaoctet équivaut à mille milliards de gigaoctets.
Par l’équipe du fonds M Cloud Leaders SRI chez Montpensier Finance pour Citywire France